web 3.0 smart home
Développement web

Faut-il parler du Web 3.0 comme du futur d’Internet ?

4,67/5(3)

Depuis la création du Web en 1990, la technologie et les usages que nous en avons ont énormément évolué. En trois décennies, nous sommes passés d’un Web statique qui nous permettait uniquement de consulter du contenu passivement au Web 3.0. et à toutes les nouveautés qui lui sont liées : Blockchain, NFT, DAO, … La liste est longue !

Cela dit, la question de savoir en quoi consiste exactement le Web 3.0. reste ouverte. Les innovations qui nous font face sont nombreuses et il est compliqué de s’y retrouver. 

Dans cet article, nous allons voir qu’est-ce que le Web 3.0, quels en sont les enjeux, mais aussi quelles sont les étapes que nous avons traversées pour en arriver là : depuis la création du Web, en passant par le Web 1.0 et le Web 2.0.

Internet et le Web : deux technologies bien différentes

Avant tout, il est important de bien faire la différence entre Internet et le Web

En tant qu’utilisateur de services en ligne, il vous arrive sûrement d’utiliser les termes “Internet” et “Web” comme des synonymes. 

Mais il n’en est rien. Ces technologies sont en fait bien différentes l’une de l’autre.

Internet : l’échange de paquets de données

Internet désigne un réseau mondial d’ordinateurs, tous connectés les uns aux autres, sans service centralisé. C’est un système capable d’échanger des paquets de données via des itinéraires non linéaires.

En d’autres termes, quand vous chargez une page Web, la route qui vous sépare de cette page fait partie du réseau Internet. 

Le chemin entre la page et vous n’est pas direct. Vous passerez, de façon transparente, via différents ordinateurs (des serveurs) qui vous mèneront jusqu’à la page en question et vous permettront de la consulter. 

Si l’un d’entre eux est en panne, votre ordinateur cherchera une autre route, si cela est possible, pour arriver à la page que vous voulez charger. 

Dans le cas où la page n’est pas accessible, vous obtenez une erreur, de type 404 par exemple.

Le Web : les pages, le contenu, les liens

En comparaison, le Web désigne les pages de contenu et les liens qui les connectent.

Quand vous cliquez sur un lien, vous téléchargez des paquets via le réseau Internet.

web exemple de contenu

Le Web, ce sont donc des pages de contenu rassemblées au sein de sites Web.

Et ces sites sont sur Internet, ce qui signifie qu’ils sont accessibles via le réseau Internet, détaillé ci-dessus. 

Par exemple, pour passer d’une page à une autre, vous utilisez des liens hypertextes. Ces derniers indiquent la destination (la page web) à atteindre, en passant par Internet.

Maintenant que nous comprenons bien la différence entre Internet et le Web, pourquoi parle-t-on autant du Web 3.0. et comment en est-on arrivé là ?

Web 1.0. et Web 3.0. : Quelles différences ?

Comme vous pouvez l’imaginer, depuis l’apparition du web en 1990, toute une série d’évolutions ont eu lieu. Celles-ci nous ayant mené à de nouvelles versions du web, que ce soit la 2.0. et maintenant la 3.0. 

Voyons les caractéristiques principales du Web 1.0., 2.0., et 3.0., pour bien en saisir les différences et comprendre les enjeux du web 3.

Web 1.0. : L’ère de la consommation

Le Web 1.0. est le premier stade du web. Apparu au début des années 1990, cette version du web liait des pages statiques entre elles, grâce à des liens hypertextes. 

On peut voir le Web 1.0. comme un portail d’informations, au sein duquel les internautes pouvaient naviguer. À l’époque, c’est une révolution : on peut consulter de l’information depuis chez soi, et passer de page en page juste en cliquant sur des liens. 

Mais il y avait tout de même un inconvénient majeur : les internautes n’avaient pas la possibilité d’interagir avec ce contenu, et encore moins d’en créer eux-mêmes.

Impossible de :

  • laisser des commentaires,
  • mettre des réactions (de type “j’aime” par exemple),
  • d’écrire un texte et de le publier soi-même. 

Le Web 1.0. permettait de consommer du contenu, mais ne laissait pas la possibilité d’en créer, d’en publier, et d’avoir des interactions en ligne autour de ce contenu.

Le Web 1.0 n’était pas interactif. Il n’était pas collaboratif, les contenus étaient statiques pour la plupart et l’utilisateur avait peu d’impact sur ce qu’il voyait. 

Cela a changé avec l’apparition du Web 2.0.

Web 2.0. : L’ère de la production

L’expression Web 2.0. est apparue en 2003, avant de s’imposer officiellement en 2007. On peut aussi dénommer cette version du web comme celle du “Web participatif”. 

L’évolution principale du Web 2.0.

Comme son nom l’indique, la nouveauté principale qui vient avec cette version du web, c’est de faire passer les internautes du statut de spectateurs au statut d’acteurs des pages web qu’ils consultent.  

Très concrètement, on observe l’apparition de nouvelles plateformes qui vont simplifier l’usage du web, et mettre de nouvelles fonctionnalités dans les mains des internautes. 

L’évolution la plus flagrante, c’est que ces plateformes vont leur permettre d’interagir avec le contenu qu’ils consomment, en laissant des commentaires par exemple, mais aussi de créer, éditer, et publier du contenu en ligne. 

  • YouTube permet à n’importe qui de mettre des vidéos en ligne. 
  • SoundCloud permet à n’importe qui de partager de la musique. 
  • Instagram permet à n’importe qui de partager des photos. 
  • Substack permet à n’importe qui de créer une newsletter. 
  • WordPress permet à n’importe qui de créer un blog. 
  • La liste est sans fin ! 

L’énorme avantage avec le Web 2.0, et que toutes ces plateformes nous offrent, c’est qu’il n’est plus nécessaire d’avoir des compétences techniques pour mettre du contenu en ligne. 

N’importe qui avec un ordinateur et une connexion Internet peut produire, créer, éditer, publier et se faire entendre sur Internet. N’importe qui peut lancer un blog, créer une chaîne YouTube, écrire une newsletter, se construire une audience sur Twitter, etc. 

Ce contenu a été posté par des millions de personnes dans le monde entier, qui ont contribué à bâtir toute la valeur de ces services que nous connaissons aujourd’hui. Chacun peut donc participer à construire la plateforme, sans être informaticien ou même disposer de son propre serveur.

Une évolution plus sociologique que technologique

Si vous parlez à un informaticien du Web 2.0, il ne comprendra pas forcément à quoi vous faites allusion. Ce terme, largement galvaudé, a été employé à de nombreuses reprises pour parler d’innovation et de ce que le Web aurait à offrir dans le futur.

S’il est aujourd’hui admis qu’il se réfère à l’idée de la collaboration et de la participation de tous, il n’a pour autant aucune valeur technique.

En effet, ce terme ne fait pas référence à des langages de programmation, du matériel spécifique ou des normes en vigueur. Il désigne avant tout des usages liés aux changements d’habitudes des utilisateurs.

Il s’agit donc d’une expression bien plus pertinente d’un point de vue sociologique que technique. La technologie est restée la même, ce sont les usages qui ont changé.

L’apparition de la creator economy 

C’est d’ailleurs suite à l’évolution de ces usages qu’on a vu apparaître la creator economy et les influenceurs dans le courant des années 2010. 

Certains internautes ont commencé à se construire une audience autour du contenu qu’ils partageaient. Ces internautes ont ensuite pu créer des modèles de monétisation autour de leur audience : 

  • Vente de produits
  • Partenariats avec des marques
  • Publicités
  • Etc.

Cette évolution, qui laisse la possibilité à tout le monde de créer du contenu très facilement, est fantastique. Mais elle n’est pas parfaite et comporte encore quelques inconvénients. 

Les inconvénients du Web 2.0.

Le principal problème, avec le Web 2.0., c’est l’ultra dépendance du marché par rapport à un très faible nombre de plateformes. Aujourd’hui, l’immense majorité du contenu est diffusé et consommé sur un nombre très limité de plateformes centralisées : 

  • Facebook (+ Instagram)
  • Google (+YouTube)
  • LinkedIn
  • WordPress
  • TikTok
  • Spotify
  • Twitter
  • Etc. 

Même si ces plateformes nous ont donné la possibilité de créer du contenu, la relation n’est pas équilibrée et elles ont beaucoup trop de pouvoir entre les mains. 

Au-delà de cette sur-dépendance vis-à-vis des plateformes, on peut aussi citer d’autres inconvénients :

  • Elles peuvent modifier leur algorithme du jour au lendemain. Et donc changer les règles qui définissent leur fonctionnement. On l’a déjà vu avec Facebook et la chute de la portée du contenu organique.
  • Elles ont un contrôle sur la monétisation du contenu que les internautes y publient. Par exemple, YouTube peut très facilement démonétiser une vidéo et en réduire la visibilité auprès de ses utilisateurs. 
  • Elles utilisent le contenu publié par leurs utilisateurs pour capter l’attention d’un maximum d’internautes, et monétiser cette attention auprès d’annonceurs qui veulent faire de la publicité. On voit aujourd’hui des problématiques d’addictions et de santé mentale liées à cette pratique, qui cherche à maximiser le temps que passent les internautes sur ces plateformes.
  • Et enfin, à qui appartient le contenu ? Quand on diffuse une vidéo sur YouTube, qui en est propriétaire ? YouTube ou le créateur ? 

Face à tous ces inconvénients, il semble que le Web 3.0. puisse apporter un début de réponse. Voyons ce qu’il en est dans la suite de cet article, tout en gardant à l’esprit que cette nouvelle version du Web 3.0 en est encore à ses balbutiements

Gary Vaynerchuk le dit d’ailleurs très bien : 

Web 3.0. : L’ère de la décentralisation et de la redistribution

Comme son nom l’indique, on parle de la troisième version du Web, dont le but est de créer des sites plus intelligents, mieux connectés, et plus ouverts. 

Pour beaucoup, l’élaboration du Web 3.0 devrait reposer sur des technologies comme : 

  • L’Intelligence artificielle
  • Le Web sémantique
  • La Blockchain

L’IA permettrait de fournir des données plus pertinentes, et surtout plus rapidement, aux utilisateurs. Elle ouvrirait aussi la voie aux assistants virtuels. 

Le web sémantique permettrait de catégoriser et de stocker des informations pouvant enseigner à un système la signification de différents types de données. Un site web pourrait alors interpréter des mots saisis par ses utilisateurs, de manière à créer et partager des contenus ultra pertinents. 

La Blockchain quant à elle permettrait de créer et d’authentifier des contenus, de manière à les rendre uniques et à les certifier. 

En bref : les possibilités du Web 3 sont légions et doivent encore être clairement identifiées.

Rappelez-vous que la transition entre le Web 1.0. et le Web 2.0. s’est faite sur plus de dix ans, et il est probable que nous ayons besoin d’au moins autant de temps pour passer du Web 2.0. au Web 3.0.

Si vous voulez en savoir plus, je peux vous proposer d’écouter ce podcast avec Frédéric Montagnon

Malgré tout, on peut déjà se questionner sur le type d’entreprises et de structures pour lesquelles le Web 3.0 serait le plus pertinent. 

Sur ce coup, je laisse la parole à Mathias Fryde, cofondateur de l’agence 148

Pour quel type de structure le Web 3.0. est-il pertinent ?

Mathias Fryde, directeur technique de l’agence 148 :

Je vais d’abord rappeler le grand principe de décentralisation du Web 3, qui est d’être sur un réseau distribué de plusieurs machines qui détiennent de l’information.

Le principe de la blockchain, c’est d’être sur un réseau décentralisé, où les machines qui en font partie vérifient la donnée.

Ce principe de décentralisation, il peut s’appliquer sur un grand nombre de sujets avec la logique des Smart Contracts.

Par exemple :

  • L’immobilier : Création d’un cadastre infalsifiable.
  • Le marché de l’art : Tracé de la propriété d’une oeuvre.
  • Système de vote : Avec la blockchain, le comptage des voix est bien plus sécurisé et la falsification des données beaucoup plus compliquée.
Faut-il avoir un site web décentralisé ?

Qu’en est-il d’un site web ? Devriez-vous avoir un site web sur la technologie Web 3 ?

Vous pourriez avoir un service qui pourrait être décentralisé pour la gestion de Smart Contract par exemple. Mais qu’en est il du site web à proprement parler ? Est-ce que votre site web devrait être sur une technologie décentralisée ?

Un site web, c’est :

  • Un nom de domaine géré par des DNS (domaine name system),
  • Des fichiers HTML/CSS/JS stockés sur un hébergement,
  • Et une base de donnée qui peut évoluer en fonction des actions des utilisateurs.

Il est possible de décentraliser son nom de domaine et ses DNS. Concrètement, ce que fait un DNS, c’est transmettre l’adresse du serveur qui stock votre site. Aujourd’hui ce service est centralisé par ICANN et l’organisme de votre pays (AFNIC en France).

Il existe des services pour décentraliser la possession de votre nom de domaine via des NFT et la gestion de votre adresse DNS aussi via la technologie blockchain.

Mais est-ce utile ? Aujourd’hui, l’inconvénient principal, c’est que la plupart des navigateurs n’utilisent pas les DNS décentralisés. Cela rend donc votre site introuvable sans certains paramètres spécifiques sur l’ordinateur du visiteur.

Il existe cependant des solutions hybrides pour être compliant avec I’ICANN.

Quel avantage ? S’il y a une demande d’arrêt de votre site faite par les autorités locales, l’information est supprimée. La décentralisation permet alors de stocker cette information autrement et de rendre complexe la suppression de cette information.

Voici quelques outils qui permettent de le faire :

L’hébergement d’un site décentralisé.

Passons au sujet de l’hébergement. Existe t’il des hébergements décentralisés ?

Oui, il existe notamment l’interplanetary file system (IPFS), qui permet de déposer son contenu, un peu comme les torrents, et de le rendre accessible via les noeuds du réseau IPFS.

Des services comme Fleek facilitent le développement de ce type site décentralisé. Couplé avec Gun.eco, il est possible d’avoir une base de donnée décentralisée de surcroît.

En conclusion, il est possible d’avoir un site web décentralisé. Mais mon avis, c’est que cela s’adresse surtout à des structures et des projets qui ont un risque d’être censuré.

Mathias Fryde, Agence 148

La production d’un site web décentralisé ouvre la porte à la liberté d’expression. Aujourd’hui, nous n’avons pas de client suffisamment vulnérable à la censure pour s’orienter vers ce type de solution mais qui sait, peut être que cela arrivera plus vite qu’on le pense.

Quelles nouveautés avec le Web 3.0. ?

Comme je le mentionnais plus tôt, si le Web 2.0 a réussi à définir des idées et des usages identifiés de tous, ce n’est pas encore le cas du Web 3.0. Étant donné que cette version du web en est encore à ses débuts, les innovations et les nouveautés qu’il propose sont très nombreuses. 

Voyons quelques exemples. 

La blockchain

Ce terme ne vous est peut-être pas inconnu si vous utilisez de la cryptomonnaie.

La blockchain est un système qui recense toutes les transactions effectuées en cryptomonnaie sur Internet.

Cette technologie ne se limite pas à la finance puisqu’elle pourrait aussi s’appliquer :

  • À la conclusion de contrats intelligents (smart contracts), 
  • Aux systèmes prédictifs des assurances,
  • Et même à la traçabilité des produits de la chaîne alimentaire.

Pour résumer son fonctionnement très simplement : il s’agit d’une technologie de stockage et de transmission d’informations, sans avoir besoin d’un organe de contrôle.

Techniquement, le système est une base de données dont les informations sont régulièrement vérifiées et regroupées sous la forme de blocs infalsifiables.

Cette technologie est proche du Web puisqu’elle connecte des utilisateurs via leurs transactions dans une base de données décentralisée. L’analogie s’arrête ici puisque les systèmes sont techniquement différents.

Si vous voulez en savoir plus, Caroline Jurado a publié une excellente vidéo qui vulgarise le sujet : 

Les NFT

NFT signifie Non Fungible Tokens, qu’on peut traduire de l’anglais par Jeton Non Fongible

Ce sont des jetons 100% virtuels, émis sur la blockchain et directement transférables entre deux personnes.

Cela dit, un NFT n’est pas comme un Bitcoin ou une autre crypto monnaie. En effet, ces monnaies sont fongibles, ce qui veut dire qu’elles sont interchangeables. 

Lorsqu’un échange virtuel se produit, 1 Bitcoin équivaut à 1 Bitcoin. Contrairement à un NFT, qui n’est pas fongible. Un NFT ne vaut pas un autre NFT. C’est quelque chose d’unique, qui ne peut pas être échangé ou remplacé par autre chose.

On peut faire la comparaison avec des euros et une oeuvre d’art pour mieux saisir ce concept : 

  • Un euro est égal à un euro. On peut les échanger sans problème, car ils ont la même valeur. 
  • En revanche, un tableau n’est pas égal à un autre tableau. On ne peut pas les échanger sans passer par une étape intermédiaire qui induit de la monnaie. 
exemple des fongibles et non-fongibles

Un NFT a des propriétés uniques. Il montre certaines preuves d’authenticité et signatures comme :

  • Un identifiant unique,
  • Un créateur unique,
  • Un contenu unique.

Les NFT peuvent être utilisés dans le monde de l’art, de la mode, du gaming, de la musique, ou encore de l’immobilier par exemple. Les domaines d’utilisations sont vastes.

Voyons des exemples concrets de projets NFT pour mieux s’en rendre compte.

Piano King

Piano King NFT est un projet co-créé par Sofiane Pamart, pianiste français surdoué, qui a déjà collaboré avec énormément d’artistes reconnus.

Piano King NFT

C’est à la fin de l’année 2021 que Sofiane Pamart (accompagné d’une grosse équipe) lance ce projet. L’idée est de donner la possibilité à ses fans d’acquérir des NFT à son image. 

Voici un exemple : 

Exemple Piano King NFT

À ce stade, on est en droit de se poser la question de savoir quelle est l’utilité de ces NFT ? Quel intérêt d’acheter un JPEG qui représente un artiste ? 

Ces questions sont légitimes. En réalité, les enjeux derrière la collection de NFT lancée par Sofiane Pamart sont nombreux, aussi bien pour l’artiste que pour les fans ayant fait l’acquisition d’un de ses NFT. 

Pour Sofiane Pamart

Du point de vue de l’artiste, le succès de sa collection de NFT renvoie à deux enjeux. Tout d’abord, le fait d’avoir vendu 2.000 NFT lui a permis de lever des fonds, qu’il pourra ensuite réinvestir de différentes manières : 

  • Financer une tournée,
  • Créer une campagne marketing,
  • Négocier des featuring,
  • Etc. 

Par conséquent, le premier enjeu est un enjeu financier. Le fait d’avoir vendu des NFT aura permis à l’artiste de lever des fonds et de les réinvestir pour faire avancer sa carrière

Ensuite, le deuxième enjeu est un enjeu communautaire. En effet, vendre des items digitaux faits à son image a permis à l’artiste de rassembler ses fans autour d’un point commun. 

Aujourd’hui, que ce soit pour une marque ou un artiste, le fait d’avoir une communauté est un atout non négligeable. Or, l’une des conditions nécessaires pour construire une communauté est de permettre à ses membres de se retrouver autour d’un point commun (que ce soit une passion, un métier, ou un challenge par exemple). 

Si vous voulez en savoir plus, je vous propose de lire cet article sur les raisons qui devraient vous pousser à construire une communauté

Ici, Sofiane Pamart y arrive très bien, car une connivence s’installe directement entre les détenteurs de NFT.

Pour les fans

Du point de vue des fans, on retrouve aussi deux intérêts majeurs dans le fait d’acquérir un NFT issu de la collection de Sofiane Pamart. Il s’agit aussi d’un enjeu communautaire et d’un enjeu financier

Au niveau de l’aspect communautaire, le fait de détenir un NFT Piano King permet non seulement d’accéder à la communauté, qui se trouve sur un Discord privé, mais permet aussi d’accéder à des avantages exclusifs

On peut notamment citer le fait d’accéder à des événements privés, réservés aux détenteurs de NFT

Ensuite, au niveau de l’aspect financier, tout l’intérêt d’acquérir un NFT est de miser sur la carrière de Sofiane Pamart. 

Aujourd’hui, le prix d’entrée d’un NFT est de 0.12 ETH :

Floor Price Piano King NFT

Maintenant, admettons qu’on observe un double phénomène, très susceptible de se produire : 

  • La carrière de Sofiane Pamart explose et il devient un artiste mondialement reconnu. 
  • L’utilisation des NFT se démocratise et il devient très courant d’en posséder. 

L’impact direct sera l’augmentation des prix des NFT Piano King, étant donné qu’ils sont disponibles dans un nombre limité (2.000 aujourd’hui, 10.000 à long terme). 

Ainsi, pour un fan qui acquiert un NFT de Sofiane Pamart en 2022, il se pourrait bien qu’il prenne de la valeur et se bonifie avec le temps. Là se trouve l’intérêt financier pour les fans. 

C’est un premier exemple de collection NFT, permise grâce à la naissance du Web 3 et de la Blockchain. Mais on peut en citer d’autres.  

Daniel Arsham

Daniel Arsham est un artiste américain, qui a déjà collaboré avec de nombreuses marques : Adidas, Dior, Porsche, etc.

Comme pour beaucoup d’artistes, Daniel Arsham est principalement reconnu pour son style et sa marque de fabrique : 

Ici, l’intérêt des NFT est tout trouvé : c’est une façon pour lui d’explorer une nouvelle manière de faire de l’art, notamment grâce aux Smart Contracts.

Par exemple, Arsham a proposé cette oeuvre en NFT, qui évolue selon les saisons : 

Mais au-delà des artistes, les NFT peuvent également avoir un usage dans le milieu du sport. 

Sorare, une valorisation de plus de 4 milliards de dollars

Sorare est une entreprise française, dont la valorisation dépasse les 4 milliards, et qui propose des NFT faits à l’effigie des stars du football

Très concrètement, la valeur de ces NFT repose sur les performances et les résultats des joueurs qu’ils représentent. 

Par exemple, si un fan de football achète un NFT d’un joueur qui se trouve encore en début de carrière, et que ce joueur obtient des résultats de plus en plus forts, la valeur de ce NFT va grimper.

Bien évidemment, Sorare propose aussi d’autres services liés aux NFT.

Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à écouter ce podcast avec Nicolas Julia, co-fondateur de Sorare :

Mais les NFT ne sont pas la seule nouveauté apportée par le Web 3. Comme on le mentionnait plus tôt, il est aussi question de Web sémantique.

Le Web sémantique

Certainement l’un des axes les plus pertinents du Web 3.0, le Web sémantique implique d’utiliser des normes globales et ouvertes définies par le W3C (Word Wide Web Consortium).

web 1.0, web 2.0 et web 3.0

Grâce à ces standards, les contenus postés en ligne respectent un format qui facilite leur réutilisation dans d’autres contextes.

Plus concrètement, les outils qui manipulent les données peuvent les associer entre elles pour leur donner du sens.

web sémantique

Ainsi, l’usage de métadonnées permet de contextualiser un média et permet donc un traitement sémantique de l’information.

Si cette définition vous semble obscure, voici un exemple simple.

Partons de la phrase suivante, que vous pourriez lire sur une page Web : « Maurice Ravel est né à Ciboure ».

Cette phrase s’affichera de cette façon sur la page que vous consulterez. Néanmoins, dans le code de la page, « Maurice Ravel » et « Ciboure » contiendront du code supplémentaire pour indiquer qu’il s’agit d’un nom dans le premier cas et d’un lieu dans le second.

Ce code fera référence à des normes établies par le W3C afin qu’un lieu et un nom soient des entités connues et gérées de la même façon par tous les développeurs du monde entier.

Pourquoi faire une chose pareille ?

Prenez le cas d’un moteur de recherche. Vous souhaitez obtenir des informations sur la pêche.

Vous tapez donc ce mot dans votre moteur de recherche, qui risque de vous proposer des résultats pour le fruit, l’activité, et même, par extension, le péché au sens biblique du terme.

exemple de recherche de pêche

En donnant du sens aux informations du Web, il est beaucoup plus aisé d’indexer les informations et d’obtenir des résultats de recherche pertinents.

Ce n’est qu’un des nombreux exemples concrets de ce que le Web sémantique peut apporter.

Les DAO

Au-delà de la blockchain, des NFT, et du web sémantique, le Web 3 apporte aussi une nouveauté en matière d’organisation : les DAO

DAO signifie Decentralized Autonomous Organization, ou organisation autonome décentralisée en français.

Une DAO est une organisation qui rassemble des individus autour d’un projet commun, qui sont prêts à contribuer et à travailler pour faire en sorte que le projet soit mené à bien.

En réalité, il s’agit d’une nouvelle manière d’organiser un groupe de personnes. Depuis quelques décennies, les entreprises ont été les structures les plus efficaces pour organiser des humains autour d’un but commun, et faire en sorte que ce but soit rempli. Le plus souvent, l’entreprise fonctionne en échange de salaires versés aux talents qui la composent. 

In fine, une DAO vise le même objectif. Rassembler des talents pour atteindre un but commun. Cela dit, il y a une différence majeure : les individus qui font partie d’une DAO sont rassemblés autour d’un framework décentralisé et possèdent une partie de la propriété de la DAO

C’est la différence majeure entre une entreprise traditionnelle et une DAO

De plus, comme il existe des entreprises différentes selon leur industrie et les services qu’elles proposent, il existe différents types de DAO selon les objectifs qu’elles poursuivent. 

Il existe des DAO qui : 

  • Veulent rassembler des fonds pour investir. 
  • Développer un nouveau type de produit. 
  • Réduire l’impact environnemental de la société
  • Etc. 

Pour le dire autrement, il est possible de créer une DAO autour de n’importe quel objectif, pour lequel un groupe d’individus est prêt à collaborer. 

Voyons quelques exemples pour mieux saisir ce concept.

Les DAO liées à l’investissement

Le but de ces DAO est de rassembler du capital, pour ensuite le déployer et l’investir sur des opportunités susceptibles de proposer un bon retour sur investissement. 

D’une manière un peu similaire aux Venture Capitalists, à l’exception que les décisions d’investissement sont beaucoup plus démocratiques au sein d’une DAO, les membres ayant la possibilité de voter. 

De plus, il existe des DAO d’investissement spécialisées, qui ne vont chercher à investir que sur certains secteurs bien spécifiques. 

Les DAO liées aux services

Le but de ces DAO est de rassembler des talents, pour ensuite travailler sur certains projets liés à leur domaine d’expertise. 

Par exemple, certaines DAO vont regrouper des personnes qui veulent apporter leurs compétences sur des projets liés au Web 3.

Pour faire une comparaison, on pourrait voir ce type d’organisation comme un collectif de freelances, prêts collaborer sur des projets communs. 

Les DAO liées aux médias

Enfin, troisième exemple que l’on peut citer, des DAO qui vont produire du contenu autour d’un sujet précis, pour ensuite le diffuser.

Les fruits issus de ce contenu sont ensuite partagés entre les membres qui ont participé à sa création.

L’internet des objets et les autres usages

Les usages potentiels du Web 3 étant nombreux, il serait difficile de tous les lister. Néanmoins, nous pouvons aussi évoquer le cas de l’Internet des objets avec les montres, les balances, les voitures et les autres objets connectés à Internet, mais qui n’affichent pas nécessairement de pages Web.

Ci-dessous, on retrouve une liste non exhaustive des sujets liés :

  • Les systèmes d’information géographique
  • Les réseaux sociaux
  • Les outils de gestion de projets
  • les formulaires XForms
  • l’intelligence artificielle
  • l’architecture cognitive
  • l’application composite
  • la représentation des connaissances
  • l’OpenID
  • l’Internet des objets
  • l’intelligence ambiante

Conclusion

Comme on l’a vu dans cet article, le Web 3 ouvre les portes de très nombreuses nouveautés, qui doivent encore être clairement définies. 

Cela dit, comme on le mentionne plus tôt dans l’article, la transition va être longue. 

Dans cet article, on a voulu donner un tour d’horizon des évolutions que le web a connues depuis sa naissance, au début des années 1990. On a présenté ce en quoi consistait le Web 1.0, puis le Web 2.0 (aussi appelé le Web participatif), et enfin les évolutions que le Web 3.0 est en train de créer

  • Blockchain
  • NFT
  • DAO
  • IoT
  • Web sémantique

Les perspectives sont excitantes, mais la route est encore longue. Le passage du Web 1.0 au Web 2.0 a pris une dizaine d’années, et on peut s’attendre au même délai pour passer complètement du Web 2.0 au Web 3.0. 

C’est au fur et à mesure que les années passeront que l’on y verra vraiment plus clair dans les innovations et les usages que le Web 3 peut nous apporter.

close

Accèdez à notre contenu exclusif !

email